Le couronnement d'une marche de vingt ans

Mahamadou Issoufou, candidat aux présidentielles pour la quatrième fois, a remporté finalement la victoire hier avec près de 58% des suffrages, soit 500 000 voix de plus que son adversaire, Seini Oumarou, à l’issue d’un scrutin très disputé qui a passionné le Niger, dont un électeur sur deux s’est déplacé. A l’heure d’un bain de foule sonore et joyeux, hier, à Niamey, près du siège de son parti, le nouveau Président du Niger a remercié les militants des partis alliés, au premier chef ceux du parti de Hama Amadou, le dissident du Mouvement National pour la Société de Développement, qui a pesé de tout son poids dans la victoire et dans la campagne, en saluant sa « loyauté remarquable. » Il a également remercié les militants de l’Alliance Nigérienne pour la Démocratie et le Progrès, l’allié le plus stable qu’il ait connu dans l’aventure électorale « dont la contribution a été inestimable. » Ses remerciements ont été plus sobres à l’endroit des autres partis ralliés tardivement, dont le poids final semble avoir été quantité négligeable, soit qu’ils n’aient pas vraiment fait campagne pour lui, soit qu’ils n’aient pas pesé, tout simplement. Les militants « politiques, associatifs et syndicaux » de la lutte pour la restauration de la démocratie, unis contre l’ex président Mamadou Tandja, ont fait l’objet d’un « hommage appuyé. » Une minute de silence a été dédiée à Adamou Moumouni Djermakoye, décédé lors d’un grand meeting de contestation contre Mamadou Tandja et désormais considéré comme le martyre de cette lutte. Le président Issoufou a eu des mots très forts à l’endroit de ses propres militants du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme, évoquant une « longue marche entamée depuis des décennies. » L’engagement politique de Mahamadou Issoufou date de trente ans. Il fut d’abord clandestin avant la création du parti, à la faveur de la démocratisation, en décembre 1990, il y a vingt ans. « Aujourd’hui est le couronnement de vingt ans de lutte, vingt ans de résistance, d’abnégation et de privations mais aussi vingt ans de foi en la victoire finale », a-t-il dit, avec émotion. Enfin, il a rendu hommage à son adversaire du second tour. « Je salue ceux qui n’ont pas voté pour moi car, en exerçant leur droit de vote, ils ont vivifié la démocratie nigérienne. » Les autorités de la Transition, au premier chef le général Salou Djibo qui a tenu ses engagements, les médias, l’administration, la Commission Electorale Nationale Indépendante ont été enfin remerciés. Et le cortège des motards du marché Katako, des voitures des amazones de Lumana, des passants et des taximen, des badauds juchés sur des camions, tous klaxons en marche, musique en désordre, s’est disloqué.
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